Ulphe, fille d’un grand seigneur du Vermandois, élevée dans la foi chrétienne, décida un jour de consacrer sa vie au Christ. Or, si sa piété était grande, sa beauté ne l’était pas moins. De se fait, chaque jour, elle était pressée par de nombreux prétendants. Elle ne savait que faire pour les repousser. Un temps, elle simula la folie, mais, la fortune de son père restait un attrait suffisant pour les importuns.
Au désespoir, elle s’enfuie ; pendant des jour elle marcha, traversant plaines et forêts, mendiant sa nourriture. Elle arriva à la nuit tombante, exténuée, au bord d’un vaste marécage difficile à franchir (la où l’Avre se jette dans la Noye) à quelque kilomètre d’Amiens. Elle découvris au bord d’un étang, un petit pré où coulait une fontaine. ; elle s’y désaltéra puis, écrasée de fatigue, s’endormi. Dans son sommeil, la Vierge lui apparu, auréolait de lumière et lui dit : ‘‘Avant d’être avec le Christ pour l’éternité, c’est ici qu’il te faut demeurer pour sanctifier tes jours’’
À l’aube, quand elle se réveilla,la journée s’annonçait chaude, la brume s’élevait au dessus des étangs, des bruits furtifs s’élevait des roseaux. Ces lieux solitaire l’inquiétèrent se souvenant de son rêve, elle pria la Vierge de lui venir en aide.
Elle ignorait qu’un brave et vieille ermite, Domice, qui vivait dans une cabane non loin de là, cheminait à sa rencontre ; lui aussi avait eu un songe : un ange lui avait ordonné de prendre soin d’Ulphe.
Il la rencontra, et grâce à lui, Ulphe eu bientôt un abri dans les roseaux. Quelque temps plus tard, Ulphe pris le voile. Au matin de chaque jour, Domice venait la chercher et ensemble, ils se rendaient à Amiens pour y entendre la messe puis rentrait, s’abandonnant chacun de leur coté à la prière et à la méditation.
Un été, la chaleur était si lourde et les grenouille coassaient si fort dans les marais qu’Ulphe ne pu s’endormir que fort tard dans la nuit. À l’aube, Domice frappa à sa porte et ne reçu point de réponse. L’ermite se dit que la jeune fille avait dû se mettre en route avant que ne monte la chaleur du jour. Mais, arrivé à la cathédrale, il ne la vit pas ; il n’écouta l’office que d’une oreille distraite, craignant qu’un malheur ne fut arrivé ; aussi, ce fut en présent le pas qu’il regagna les marais. À l’approche de l’ermitage, il vit Ulphe agenouillée au bord de l’étang, elle priait.
Soudain, sa voix s’éleva dominant le tumulte des grenouilles : ‘‘Méchantes bêtes, à cause de vous, je n’est pu me rendre aux matines ; aussi, je vous condamne au silence. Que désormais cet étang ne soit jamais plus troublé par vos cris’’
Les coassement cessèrent à l’instant et ne reprirent plus ; à tel point, qu’aujourd’hui encore, dans la vallée du Paraclet, les batraciens qui s’y trouvent ne se font jamais plus entendre. Mais transportés en d’autres lieux, ils retrouvent leur voix
source : la chapelle du Paraclet