La tradition des maisons hantées est très ancienne. Plaute (254-184 av. J.-C.), le célèbre auteur comique romain, aurait écrit une comédie, Mostellaria, aujourd'hui perdue, ayant pour théâtre une maison hantée.
On trouve dans la correspondance de Pline le Jeune (62-113 ap.J.-C.), les Epistolae, ce passage adressé à Suris, l'un de ses correspondants : "Il y avait à Athènes, une grande bâtisse spacieuse qui avait la triste réputation d'être mal habitée. On racontait qu'on y entendait en pleine nuit un bruit métallique, qui, si l'on tendait l'oreille, ressemblait singulièrement à un cliquetis de chaînes. Perçu tout d'abord dans le lointain, le bruit se rapprochait de plus en plus. Aussitôt après, apparaissait le fantôme d'un vieillard misérable, décharné, barbu, aux cheveux de crin, et qui agitait les chaînes de ses poignets et de ses chevilles."
Or, un philosophe du nom d'Athenodore occupait cette demeure. Ce sage, nullement impressionné par les visites du vénérable vieillard, ne s'effraya pas de cette étrange cohabitation.
Un jour, le fantôme se mit à agiter ses chaînes au-dessus de sa tête. Quand Athenodore releva les yeux, il le vit de nouveau lui faire signe. Il prit alors sa lampe et le suivit. Le fantôme avançait très lentement, car ses chaînes semblaient entraver sa marche. Une fois arrivé dans l'atrium, il disparut subitement. Se retrouvant seul, le philosophe marqua l'endroit où le vieillard s'était volatilisé par un peu d'herbe et quelques feuilles. Le lendemain, il alla trouver les autorités de la ville, et leur demanda de bien vouloir creuser à cet emplacement. On y trouva des ossements attachés à des chaînes. On les ramassa et on les enterra aux frais de la cité. Ayant une sépulture correcte, le fantôme ne se manifesta plus jamais dans la maison."