Alors on abandonne tout. On arrête de réfléchir on stoppe le flot incessant des pensées qui tournent en boucle, on prend à gauche, puis à droite, on marche, on s'arrête et on se demande: "ok, on va où?" On cherche quelque chose, mais on ne sait pas quoi, on ne croit pas trop aux signes, mais se dit aussi que l'on est beaucoup trop carré, trop droit dans nos bottes. on sent qu'il suffirait de lâcher la bride pour que les membres se délient. on respire, on fermes yeux, les rouvre, puis on se dit: "ok, go". On commence à marcher, au début rien ne se passe, puis le cycle lent et répétitif des pas commence à résonner dans notre crâne, ça calme la marche, la marche recrée un mouvement circulaire qui se substitue à celui de la pensée en boucle. on transforme l'énergie de son cerveau en surchauffe en carburant moteur. c'est pas mal. On cherche un détail, un truc comme on dit, un élément de réflexion, on ne sait pas. Puis on fond, mais pas de notre tête ou de notre coeur, mais au fond de nos jambes, on entend "prends à gauche", puis "à droite". C'est les pieds qui pensent, on pense plus souvent avec nos pieds que ce que l'on croit; On prend à gauche puis à droite, on suit nos pas. On continue, on a lâché, tout lâché, on suit nos pas et on regarde, un peu comme à l'arrière d'une voiture quand on n'a même pas à faire attention à la route. On marche, on regarde. parfois un détail apparaît, un nom sur une affiche, celui d'une enseigne, un lieu, un type de lieu (un hôpital?) et le cerveau se remet en marche, les idées s'agencent, on avance. l'air de rien on a progressé, on a appris des choses, à la manière d'un coup de fil que l'on donnerait à un ami pour avoir son avis. On peut rentrer, les pas on fait le boulot. Signes provenant d'un ailleurs incertain ou apaisement de l'esprit, les idées mises au calme par la marche? Peu importe finalement, c'est plus clair, on se sent mieux. Demain, je retourne marcher. bonne soirée à tous.